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21.03.2025

L’héritage toxique de la guerre du Vietnam

L’héritage toxique de la guerre du Vietnam

Un exemple édifiant : c’est ce que représente la guerre du Vietnam pour notre époque actuelle, marquée par les crises et les conflits. Son histoire illustre les ravages durables des guerres et la manière dont la souffrance perdure bien au-delà de la fin des hostilités, se répercutant sur plusieurs générations.

Le 30 avril de cette année marquera le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre du Vietnam. Les conséquences multiples de ce conflit pour la population vietnamienne restent dramatiques, malgré le demi-siècle écoulé. Les séquelles sociales et psychologiques de la guerre sont encore profondément ancrées. D’innombrables mines et bombes non explosées jonchent toujours le sol, obligeant des milliers de personnes à vivre dans la peur. Cinquante ans plus tard, ces vestiges de la guerre continuent de blesser, mutiler et tuer. Mais un autre héritage tragique persiste : l’utilisation du défoliant surnommé « agent orange » par l’armée de l’air américaine et les alliés des États-Unis entre 1965 et 1970 a eu des conséquences désastreuses qui perdurent encore aujourd’hui.

Des enfants continuent de naître avec de graves handicaps physiques et mentaux liés à l’agent orange. Déjà, la quatrième génération est touchée, et le phénomène ne montre aucun signe d’essoufflement. Malheureusement, les efforts pour venir en aide aux victimes restent largement insuffisants. C’est précisément là qu’intervient Green Cross Switzerland (GCCH), engagée au Vietnam depuis 1998. L’une de nos missions essentielles est de fournir régulièrement des équipements orthopédiques aux personnes affectées par l’agent orange. Pour de nombreuses personnes, ces prothèses et orthèses sont indispensables pour gagner en autonomie et s’intégrer dans la société. Pourtant, elles demeurent inaccessibles pour la plupart des victimes, car leur coût élevé n’est pas pris en charge par l’assurance maladie.

Cette année, GCCH élargit non seulement ses projets d’aide au Vietnam par rapport à l’année précédente : l’impact de ses actions est également mis en lumière par la télévision suisse. Un reportage de l’émission « mitenand » sur SRF 1, diffusé le dimanche 23 mars à 19h15 (désormais disponible ici, en allemand), témoigne de l’impact éminemment positif des prothèses financées par GCCH. Il raconte l’histoire de Quyet, un garçon vietnamien de 9 ans dont la vie a été fondamentalement améliorée grâce à cette aide précieuse. L’histoire de Quyet illustre parfaitement ce que nous avons déjà accompli – et ce que nous continuerons à réaliser – pour des milliers de personnes, grâce au précieux soutien de nos partenaires et à la générosité de nos donateurs et donatrices.

En outre, GCCH participe à l’exposition « Une guerre sans fin. L’héritage toxique de la guerre du Vietnam – 50 ans après » :

Les personnes intéressées sont cordialement invitées à participer au vernissage le 17 avril à 18h. Ce sera l’occasion d’échanger avec des représentantes et représentants de Green Cross, de découvrir l’exposition avec nous et bien sûr d’en apprendre davantage sur notre engagement au Vietnam. Nous nous réjouissons de vous y rencontrer !

Les photos présentées dans l’exposition ont été réalisées par le photographe primé Roland Schmid. Il travaille depuis de nombreuses années avec notre partenaire, le journaliste indépendant, également photographe et cinéaste, Peter Jaeggi. Peter Jaeggi est notamment l’auteur du livre informatif et émouvant « Krieg ohne Ende. Chemiewaffen im Vietnamkrieg, Agent Orange und andere Kriegsverbrechen » (Guerre sans fin. Les armes chimiques dans la guerre du Vietnam, l’agent orange et autres crimes de guerre). Nous vous recommandons vivement la lecture de ce livre. Vous en apprendrez plus ici (article disponible en allemand et anglais uniquement).

Liens complémentaires :

La photo de cet article a été prise par Roland Schmid.

20.03.2025

Au Vietnam depuis 22 ans aux côtés des victimes de «l’agent orange»

L’équipe de GCCH a rencontré le Dr Daniel Hueskes et son fils Benjamin Hueskes. L’occasion pour les deux orthopédistes de nous parler de leur travail bénévole: la fourniture d’appareillages orthopédiques et la réalisation d’interventions chirurgicales sur des enfants et des jeunes adultes souffrant de handicaps.

Avant son premier voyage au Vietnam en 2003, Daniel Hueskes posa la question suivante à son fils: «Benjamin, qu’en penses-tu? Est-ce que c’est la bonne décision?» Son fils lui répondit alors ceci: «Oui, il te faudra juste renoncer à tes vacances.» C’est ainsi qu’il débuta sa coopération avec Green Cross Suisse il y a 22 ans.

L’une des priorités des projets d’orthopédie est qu’ils doivent avoir un impact durable. Fort de son expérience dans un autre projet, dans le cadre duquel il avait équipé 30 enfants d’orthèses puis, lors d’un contrôle de suivi, avait hélas dû constater que plus aucun des appareillages n’était présent sur leurs jambes, Daniel Hueskes se dit en 2003:

«Non, plus jamais ça! J’aimerais impliquer les (chirurgiens) orthopédistes locaux, et que le suivi médical soit réalisé avec des matériaux que l’on peut trouver au Vietnam. À défaut de pouvoir utiliser des matériaux de pointe, il faut encourager l’aide à l’entraide.»

Chez les enfants, dont la croissance est rapide, il est important que les orthèses et les prothèses puissent être renouvelées au bout d’un an. «Dès lors que la personne qui a confectionné la prothèse se trouve sur place, elle peut l’adapter en conséquence et fabriquer un nouveau plâtre», indique Daniel Hueskes.

Et Benjamin Hueskes d’ajouter: «L’idée est la suivante: former les gens au Vietnam pour qu’ils puissent réaliser le suivi médical eux-mêmes, y compris en notre absence. Cela a déjà été fait par le passé. Nous fournissons tout simplement un soutien ou conduisons des formations. Nous n’emmenons rien qui vienne de Suisse. L’idée n’est pas que les locaux nous demandent de fabriquer des plâtres et que nous les leur fournissions. Non, nous les confectionnons ensemble, sur place. Nous les aidons et nous les conseillons, mais ils sont parfaitement capables de faire cela eux-mêmes.»

Pour l’essentiel, les orthèses et prothèses nécessaires sont produites au Vietnam. Un point qui a son importance, car il faut tenir compte de plusieurs facteurs, dont par exemple l’humidité relative de l’air. Dans des cas exceptionnels, les orthopédistes vont au Vietnam en emportant du matériel depuis Bâle. Actuellement, ils préparent le suivi médical d’une jeune femme. Celle-ci n’a pas de tibia et ses os sont anormalement courts. Sans prothèse, elle marche sur son articulation. Pendant la pandémie, elle a été équipée de prothèses qui, néanmoins, pèsent 3,5 kg. Elle vient d’obtenir son premier emploi et se réjouit de pouvoir mener une vie autonome. Au travail, elle doit néanmoins porter ses lourdes prothèses en permanence. Raison pour laquelle deux éléments d’adaptation pour pied prothétique viennent de Suisse. Des éléments qui pèsent au moins 1,5 kg de moins, ce qui facilitera quelque peu le quotidien de la jeune femme.

«Je voulais savoir s’il voulait vivre»

Dans le cadre de leur bénévolat, Daniel et Benjamin Hueskes ont fait la connaissance de nombreuses personnes frappées par le destin. Nous leur avons demandé si, parmi les gens qu’ils avaient rencontrés au Vietnam jusqu’à aujourd’hui, il y avait une histoire qui leur était particulièrement restée en mémoire. «Oui», a répondu le Dr Hueskes avec émotion.

C’est quoi, l'”agent orange”?

L’agent orange est un défoliant chimique contenant de la dioxine (TCDD), un composant extrêmement toxique. Il doit son nom aux bandes de couleur orange peintes sur les fûts dans lesquels il était stocké. Au total, l’armée de l’air américaine en a épandu 45 677 837 litres entre 1962 et 1971, afin de détruire la jungle et de se donner un avantage stratégique dans la guerre du Vietnam. L’agent toxique TCDD perdure très longtemps dans l’environnement, et il est encore présent aujourd’hui dans les sols, les cours d’eau et, par conséquent, la chaîne alimentaire. Ce poison entraîne des mutations génétiques héréditaires, des malformations et de graves maladies.

Dr. Daniel Hueskes

Dès les années 1960, à l’époque des malformations dues au Contergan, Daniel Hueskes développe et fabrique des équipements orthopédiques innovants pour les enfants nés avec des membres atrophiés ou manquants.

La prise de Contergan, un médicament somnifère et sédatif, entraîne une recrudescence des malformations graves et de membres manquants chez les nouveau-nés.

13.12.2023

L’énergie solaire en Ukraine

L’énergie solaire en Ukraine

L’énergie solaire n’est pas un sujet nouveau en Ukraine, mais a pris de plus en plus d’importance dans l’État au cours des dernières années. C’est ce qui ressort d’un rapport d’état publié conjointement en 2021 par la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (CEE-ONU) et le Renewable Energy Policy Network for the 21st Century (REN21). L’étude a examiné l’énergie renouvelable dans 17 pays d’Europe de l’Est, du Caucase, d’Asie centrale et d’Europe du Sud-Est entre 2017 et 2021. Elle constate que la capacité d’énergie renouvelable dans la région a considérablement augmenté (de 21 gigawatts = 1 milliard de watts, à 106 GW), le photovoltaïque représentant la plus grande augmentation avec 58%. Les auteurs constatent qu’en Ukraine, l’énergie renouvelable a connu une croissance particulièrement forte.

L’Ukraine est sur la bonne voie, mais des possibilités d’extension existent

Parmi les 17 pays (dont l’Ukraine, la Russie et le Kazakhstan), c’est l’Ukraine qui a connu la plus forte croissance en matière d’énergie éolienne et solaire, avec plus de 8 GW. Avec l’équivalent de 3,4 milliards de dollars, le pays s’est classé au 17e rang mondial en termes d’investissements dans les énergies renouvelables. Dans ce contexte, l’énergie solaire est encouragée à l’intérieur du pays sur les surfaces au sol et également chez les particuliers. Les investissements publics et privés sont toutefois plutôt modestes dans la région. Alors que dans l’UE, par exemple, les investissements dans l’énergie verte s’élevaient à plus de 55 milliards de dollars US en 2018, les fonds engagés dans l’énergie renouvelable dans la région étudiée s’élevaient à environ 7,2 milliards de dollars US la même année. De même, selon la CEE-ONU, l’Ukraine reste fortement dépendante des combustibles fossiles, qui représenteront 70% de son approvisionnement en énergie primaire en 2020.

Invasion russe de l’Ukraine et dommages aux infrastructures

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a en outre fortement réduit la production d’énergie renouvelable. Selon le rapport, en juin 2022, 90% de l’ancienne capacité d’énergie éolienne et 30% de la puissance solaire n’étaient plus en service.

La destruction ciblée de l’infrastructure n’a donc pas seulement touché le secteur énergétique ukrainien, mais aussi et surtout les établissements de santé et d’enseignement. Jusqu’en octobre 2023, plus de 4000 établissements d’enseignement et de santé ont été endommagés et plus de 150 000 bâtiments d’habitation détruits. Il est donc évident que l’approvisionnement en électricité est lui aussi fortement menacé.

Le rétablissement de l’approvisionnement en électricité grâce au photovoltaïque constitue donc également une opportunité pour le pays. Cependant, la guerre ne permet pas actuellement de développer davantage l’industrie solaire en Ukraine, qui doit se concentrer principalement sur sa survie. Le soutien à l’Ukraine dans le maintien de l’énergie solaire est déjà en cours. Par exemple, le Bundesverband Solarwirtschaft e.V. (BSW) a soutenu une installation photovoltaïque sur le toit d’une école à Irpin dans le cadre de la campagne de dons “Solar hilft”. En outre, le BSW, en collaboration avec SolarPower Europe et l’Ukrainian Solar Energy Association (ASEU), a pour objectif, grâce à d’autres actions de dons, de lutter contre les coupures de courant récurrentes dans les écoles et les hôpitaux en raison de la guerre, en utilisant l’énergie solaire.

Scénario potentiel d’approvisionnement en énergie renouvelable d’ici 2050

La CEE-ONU estime que le potentiel de la bioénergie, de l’énergie hydraulique, de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne est particulièrement élevé en Ukraine et que ces énergies pourraient constituer à l’avenir les éléments constitutifs du système énergétique de l’Ukraine et contribuer à environ 80% de la production totale d’énergie d’ici 2050. Même après la fin de la guerre, le défi consistera à mettre en œuvre des investissements et des stratégies de grande envergure de manière ciblée. Il est toutefois certain qu’avec l’énergie nucléaire, les énergies renouvelables peuvent conduire l’Ukraine vers un avenir neutre en carbone.

L’engagement de Green Cross Switzerland en faveur des énergies renouvelables

Une gestion durable de notre planète, basée sur des connaissances scientifiques, est importante pour Green Cross Switzerland depuis sa fondation et a encore gagné en importance ces dernières années. C’est pourquoi nous prévoyons l’année prochaine, en 2024, de promouvoir et de soutenir de manière ciblée l’approvisionnement en énergie renouvelable en Ukraine. L’objectif est de soutenir la population avec des énergies renouvelables dans les régions directement touchées par la guerre et, d’autre part, la région proche de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

 

 

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07.12.2023

Une équipe d’experts bénévoles à nouveau en mission au Vietnam à l’automne 2023

Une équipe d’experts bénévoles à nouveau en mission au Vietnam à l’automne 2023

Depuis 2004, des orthopédistes et des médecins suisses s’engagent bénévolement en coopération avec Green Cross Switzerland pour les victimes de l'”Agent Orange” et se rendent généralement une à deux fois par an au Vietnam. Les spécialistes suisses travaillent en étroite collaboration avec le personnel spécialisé local, le forment et échangent leurs expériences. Les connaissances techniques sont également transmises par les experts suisses au centre de formation des techniciens orthopédiques (Vietcot) à Hanoi. Green Cross Switzerland soutient l’équipe d’experts en lui fournissant l’infrastructure, le matériel et la logistique.

Un nouveau voyage au Vietnam a été organisé à l’automne 2023, auquel participeront les orthopédistes Dr. med. h.c. Daniel Hueskes et Benjamin Hueskes ainsi que les médecins Jiri Skarvan et Christiane Brinkmann y ont participé. Ils ont également visité le Vietcot au cours d’un séjour de deux semaines. Les médecins ont procédé à des anamnèses, des examens et des traitements, principalement sur des enfants et des adolescents. Grâce à cette visite prolongée, le personnel spécialisé local a pu être instruit en conséquence. Outre la visite du Vietcot, l’équipe a également visité des hôpitaux locaux à Hanoi ou Thai Nguyen.

Aide sur place

Durant cette période, 11 patients du Vietcot et 15 patients de l’hôpital pédiatrique de Vinh, souffrant de paralysie cérébrale ou d’autres maladies de l’appareil locomoteur ou ayant des pieds bots, ont été examinés avec succès par les spécialistes suisses. Comme le transfert de connaissances au Vietcot (centre de formation) joue un rôle central dans la professionnalisation du personnel de santé, des orthopédistes ou des infirmiers en formation ont participé aux examens. En outre, Benjamin Hueskes (CPO-D) et Cedric Pischel (OT) ont organisé un séminaire sur les prothèses pour les techniciens orthopédistes. Au cours de ce séminaire de 5 jours, 5 patients ont été équipés de prothèses par les participants. A Thai Nyguen, en plus des 21 examens, 9 opérations ont été réalisées et 4 enfants ont reçu des prothèses et des orthèses.

La coopération avec l’équipe d’experts bénévoles est particulièrement précieuse pour Green Cross Switzerland. Outre l’engagement en faveur des personnes touchées par l’agent orange, l’équipe sert également de lien avec les partenaires locaux ou les établissements de santé et le transfert international de connaissances. Green Cross Switzerland remercie chaleureusement pour cette longue collaboration et se réjouit d’accueillir le Dr. med. h.c. Daniel Hueskes et Dr. med. Claude Müller dans le patronage en octobre 2023.

12.09.2023

Destruction des infrastructures en Ukraine

Destruction des infrastructures en Ukraine

La destruction des infrastructures (critiques) n’a cessé d’augmenter depuis l’invasion russe de février 2022. Les opérations de guerre endommagent (in)volontairement et régulièrement des maisons privées, des appartements ou des infrastructures accessibles au public, comme par exemple des centres commerciaux, des ponts ou des routes. La destruction du barrage de Kachovka près de Kherson est un exemple tragique de la mise hors service d’infrastructures critiques.

Une grande partie de la destruction et de la détérioration des infrastructures a lieu près des fronts à l’est et au sud-est du pays. Mais des régions situées à l’écart des zones de guerre sont également régulièrement touchées ; des missiles se sont par exemple abattus sur Kiev en juin. Les attaques russes ne tuent pas seulement directement des personnes et des animaux, elles endommagent également les infrastructures concernées. De plus, la reconstruction est coûteuse et les autorités régionales ne peuvent pas toujours couvrir tous les dommages, ce qui rend les gens dépendants de l’aide.

La Kyiv School of Economics a calculé que d’ici avril 2023, le montant total des dommages directs et documentés causés à l’infrastructure ukrainienne par l’invasion russe s’élèvera à 147,5 milliards de dollars. Entre-temps, ce montant doit – et devra – encore être revu à la hausse. Alors qu’environ un tiers de ce montant est dû aux dommages ou à la destruction des habitations (54,4 milliards de dollars), les dommages aux infrastructures sont estimés à un quart (environ 36,2 milliards de dollars).

Les attaques contre les ports le long du Danube dans le sud-est de l’Ukraine montrent que la destruction des infrastructures peut aussi, dans le pire des cas, se transformer en catastrophe mondiale. Depuis le mois d’août, de nombreuses attaques de drones russes n’ont cessé d’endommager ou de détruire l’infrastructure des ports, car c’est auprès de ces infrastructures que l’on charge le blé qui est utilisé pour l’exportation. La destruction du blé n’a pas seulement entraîné des pertes négatives pour l’économie de l’Ukraine, elle pose également d’autres défis aux pays destinataires.

La contribution de Green Cross Switzerland à la remise en état des infrastructures

La destruction des infrastructures (critiques) en Ukraine est également un thème central pour Green Cross Switzerland. Dans son travail en Ukraine, la fondation se concentre non seulement sur la livraison de systèmes de purification de l’eau potable et de biens humanitaires, mais aussi sur la réparation d’infrastructures et la livraison d’objets de la vie quotidienne. Au printemps, un moteur de bateau a été mis à la disposition des sauveteurs du service d’État pour les situations d’urgence de Novhorod-Siwerskyj. L’infrastructure technique a aidé à sauver les victimes des inondations dans le nord-est du pays. En été, plus de 200 enfants de la région de Cherson et de Mikolajiv ont en outre reçu des sacs à dos pour l’école quotidienne et des fenêtres détruites ont pu être financées grâce au soutien de Green Cross Switzerland. D’autres aides seront planifiées à ce moment-là.

La reconstruction des infrastructures en Ukraine prendra quelques années. C’est pourquoi Green Cross Switzerland s’est fixé pour objectif de participer également à la reconstruction à l’avenir.

Pour en savoir plus sur cette thématique, cliquez ici :

08.08.2023

Journée internationale de commémoration de l’agent orange

Journée internationale de commémoration de l’agent orange

Le 10 août, le monde entier se souvient des victimes touchées et affectées par l’utilisation du défoliant “Agent Orange” le même jour de l’année 1961 à 1971. En pleine guerre du Vietnam, les troupes américaines ont utilisé cet herbicide pour découvrir les cachettes des armées nord-vietnamiennes, protégées par la jungle. D’autre part, cette substance hautement toxique a été utilisée pour détruire les céréales qui pouvaient nourrir les membres de l’armée.

L’agent orange a malheureusement eu un effet agressif sur les personnes concernées et sur l’environnement local. Les séquelles de cette utilisation sont encore perceptibles aujourd’hui. En effet, même de petites quantités d’un composant de l’agent orange, appelé tétrachlorodibenzodioxine (TCDD), peuvent provoquer des cancers, des lésions organiques ou des malformations chez les enfants. Chez les Vietnamiens, l’exposition à l’agent orange est ainsi considérée comme la cause d’un nombre inhabituellement élevé de fausses couches, de maladies de la peau, de cancers, de malformations congénitales et d’anomalies de naissance, qui apparaissent depuis les années 1970.

L’Association vietnamienne des victimes de l’agent orange estime qu’il y a plus de trois millions de victimes de l’agent orange et que des centaines de milliers de Vietnamiens et de militaires américains souffrent des effets tardifs de l’herbicide. Jusqu’à présent, les États-Unis n’ont apporté qu’une petite contribution à l’amélioration de la situation ; leur soutien s’adresse en premier lieu à leurs propres anciens combattants.

Afin que les conséquences pour les victimes de l’agent orange ne tombent pas dans l’oubli, le Vietnam a instauré une journée de commémoration de l’agent orange, soutenue par de nombreuses ONG, institutions sociales ou personnes individuelles. C’est aussi l’occasion pour différentes communautés – des Vietnamiens aux soldats américains en passant par les familles de ceux qui ont perdu la vie – de se rassembler pour soutenir tous ceux qui continuent à souffrir des effets de l’agent orange.

C’est pourquoi Green Cross Switzerland s’engage depuis plus de 20 ans en faveur des victimes de l’agent orange et tente d’atténuer leurs souffrances. C’est pourquoi Green Cross Switzerland s’engage également pour la Journée de l’Agent Orange et souhaite rendre hommage à toutes les victimes du défoliant. L’engagement en faveur des personnes concernées continuera d’être un objectif important dans le travail de la fondation.

19.07.2023

La lutte contre les déchets au Sri Lanka

La lutte contre les déchets au Sri Lanka

Les abus d’origine humaine touchent aussi, et surtout, des créatures innocentes. Au Sri Lanka, de grandes quantités de déchets se sont accumulées dans des décharges au fil des ans. Mais comme cela empiète sur l’habitat des éléphants, ces mammifères en viennent à manger involontairement une partie des déchets plastiques, surtout des plastiques à usage unique. En effet, beaucoup d’éléphants peuvent accéder librement aux ordures et le Sri Lanka compte plus de 50 décharges à ciel ouvert. Il n’y a pas de barrières pour empêcher les animaux de rechercher de la nourriture sur ces décharges.

Ce mode d’alimentation est lourd de conséquences pour les animaux: chaque année, plus de cinq éléphants meurent des suites de la consommation de plastique. Des spécialistes ont pu constater cet état de fait sur la base d’autopsies pratiquées sur les animaux. Au Sri Lanka, les éléphants sont d’ores et déjà menacés d’extinction. L’île compte encore environ 6 000 éléphants vivant à l’état sauvage.

En outre, les bouteilles, emballages et sachets plastiques sont tenus pour responsables de boucher les canalisations et de provoquer des inondations dans les villes, ainsi qu’une augmentation de la dengue, maladie potentiellement mortelle et propagée par les moustiques qui couvent dans des eaux stagnantes.

 

Protection des éléphants par l’interdiction du plastique à usage unique

Le gouvernement sri-lankais a tenté de réagir face à cette situation en interdisant depuis juin 2023 la fabrication et la vente de plastique à usage unique. Il y a six ans déjà, la vente de sacs en plastique non biodégradables était interdite. Ces mesures sont aujourd’hui élargies: la vente p. ex. de couverts en plastique, de shakers à cocktail ou de vaisselle en plastique est désormais passible de sanctions.

Les défenseur·e·s de l’environnement s’interrogent sur l’efficacité de ces lois. Il y a déjà eu des tentatives d’endiguer le volume des déchets, mais même là, les décrets ont été largement ignorés puisque des fabricants ont continué à produire certains articles plastique.

Sous l’effet de la crise économique amorcée fin 2021, la problématique des déchets s’est encore aggravée. Ces derniers ont commencé à s’accumuler, car les camions à ordures manquaient de carburant.

 

Problématique des déchets également préjudiciable aux êtres humains

Dans ce pays d’Asie du Sud peuplé de 22 millions d’habitants, plus de 1,5 million de tonnes de déchets plastiques sont produits chaque année et la moitié d’entre eux finissent dans des canaux, des rivières puis, finalement, dans l’océan Indien. Par ailleurs, seulement 3% des déchets plastique sont recyclés. Selon une étude du Centre pour la justice environnementale, 15% des déchets proviennent de matières plastique à usage unique (p. ex. pailles, emballages alimentaires, sachets). Cette grande quantité de déchets plastiques, et le fait que ces derniers ne soient pas éliminés correctement, sont en corrélation avec l’augmentation des cas de dengue, qui sont passés de 35 000 cas en 2021 à 77 000 en 2022.

Les lois doivent maintenant contribuer à résoudre le problème des déchets dans le pays, pour que, espérons-le, il n’y ait plus d’éléphants qui meurent et pour que moins de personnes soient touchées par la fièvre.

Vous trouverez plus d’informations ici :

13.07.2023

Centrale nucléaire de Fukushima : l’eau radioactive doit être déversée dans

Centrale nucléaire de Fukushima : l’eau radioactive doit être déversée dans

Le 11 mars 2011, l’un des accidents nucléaires les plus graves depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl s’est produit dans la centrale atomique de Fukushima, à la suite d’un séisme. S’est ensuivie une panne de courant qui, à son tour, a été responsable de la défaillance des systèmes de refroidissement de chacun des réacteurs peu de temps après la catastrophe. La chaleur résiduelle dans le cœur du réacteur a entraîné la surchauffe des barres de combustible, qui ont fondu en partie et ont rejeté des matières radioactives (fusion du cœur).

Aujourd’hui encore, les rejets radioactifs font partie du quotidien dans cette région. En effet, les réacteurs détruits doivent toujours être refroidis avec de l’eau. L’eau utilisée, contaminée, se mélange aux pluies et à la nappe phréatique et s’infiltre. Actuellement, plus de 1,3 million de tonnes d’eau contaminée sont stockées dans un millier de cuves. D’après le groupe exploitant Tepco, la place vient à manquer et les cuves ne sont pas à l’abri de nouveaux séismes potentiels.

 

L’eau contaminée doit être rejetée dans la mer après filtrage

Tepco a proposé comme solution de filtrer d’abord l’eau contaminée, puis de la déverser dans la mer. Toutefois, le système n’est pas en mesure de filtrer le tritium, un isotope radioactif. Selon les déclarations de Tepco et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), il n’y aurait pas de danger, car le tritium, à de faibles quantités, est inoffensif pour l’humain et l’environnement et que l’eau est diluée. La concentration est censée baisser considérablement. Si la quantité d’eau de mer pour la dilution ne suffisait pas, ou si la concentration demeurait élevée, il existe une vanne d’urgence qui stopperait les rejets.

Tandis que les avis des experts sont mitigés, l’AIEA a entrepris l’inspection des travaux sur les installations d’élimination des déchets et a approuvé le projet de Tepco. Le directeur de l’Agence atomique, Rafael Grossi, estimait que le Japon répondait aux normes de sécurité internationales.

 

Critiques émises par différentes parties

Parallèlement aux critiques de certains spécialistes, de nombreux pêcheurs de la région s’élèvent également contre l’élimination de l’eau de refroidissement planifiée par Tepco. Ils craignent une détérioration de la situation et ne seraient pas en mesure d’évaluer les suites des plans. Certes, ils ont reçu des indemnités de la part du gouvernement, mais ils craignent une nouvelle atteinte à leur réputation. En outre, le gouvernement aurait convenu de clarifier avec toutes les parties l’évacuation de l’eau, mais les pêcheurs n’auraient pas été consultés.

Dans des pays voisins comme la Chine, les projets du Japon se heurtent à un refus. Le gouvernement sud-coréen, qui critiquait auparavant les intentions du Japon, respecte maintenant les résultats de l’AIEA. Les projets d’évacuation devraient débuter dès cet été.

Pour en savoir plus sur le sujet, cliquez ici :

10.07.2023

Risques potentiels de la centrale nucléaire de Zaporizhia, Ukraine

Risques potentiels de la centrale nucléaire de Zaporizhia, Ukraine

La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhia, désormais occupée par la Russie, a été le point de départ de débats récurrents sur la politique de sécurité suite à l’invasion à grande échelle des troupes russes en février 2022, qui ont certes confirmé le risque d’une éventuelle explosion, mais dont l’ampleur n’est pas comparable à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl par exemple.

Ces derniers jours, la situation de la centrale nucléaire a été alimentée par de nouvelles rumeurs selon lesquelles des troupes russes auraient installé des explosifs sur l’installation. Officiellement, ces rumeurs n’ont toutefois pas pu être confirmées. Une éventuelle explosion est toutefois techniquement difficile à mettre en œuvre, car les blocs de réacteur sont heureusement équipés de plusieurs murs épais et consolidés pour les protéger. De plus, la centrale nucléaire a été arrêtée entre-temps, ce qui réduirait fortement l’exposition aux radiations en cas d’attaque potentielle, par exemple par une explosion, et serait probablement limité au niveau régional. Un risque subsiste toutefois.

Dans le même temps, le CIPR estime que le risque de fuite de radiations est élevé malgré les mesures de sécurité mises en place. Il parvient à cette estimation car la probabilité d’un endommagement direct ou accidentel d’un réacteur ou d’autres composants critiques permettant le fonctionnement sûr de l’installation, ainsi que l’erreur humaine du personnel travaillant dans des conditions de stress et de tension croissantes, resteraient présentes.

En cas d’endommagement éventuel de l’installation, la région environnante pourrait être marquée pour des siècles par la contamination de l’environnement par du césium ou du strontium radioactifs. En effet, les matières libérées auraient des répercussions sur les écosystèmes, l’agriculture, la sécurité alimentaire, la santé des personnes, y compris en ce qui concerne les générations futures.

Bien que les avis puissent diverger quant au risque de dommage, on peut affirmer que le danger ou la possibilité d’un dommage réel existe.

08.06.2023

Rupture de barrage à Kachowka, Kherson

Rupture de barrage à Kachowka, Kherson

La destruction du barrage ukrainien le 6 juin 2023 près du village de Kakhovka, situé au sud et occupé par les Russes, a des conséquences importantes pour la région, dont l’ampleur ne peut pas encore être évaluée. Le barrage fait partie d’une série de six barrages le long du Dniepr et est le dernier avant l’ouverture sur la mer Noire. Le barrage produisait de l’électricité, refroidissait la centrale nucléaire de Zaporijia et fournissait de l’eau aux populations locales.

En raison de la destruction, les eaux sont arrivées jusqu’à la ville de Kherson, située sur le delta du Dniepr et à une centaine de kilomètres de l’infrastructure détruite. Au total, 24 localités ont été touchées par les inondations. Jusqu’à présent, environ 3000 personnes ont pu être évacuées des deux côtés du front. Actuellement, on estime grossièrement que 40 000 personnes sont touchées par les inondations sur la rive droite du fleuve, contrôlée par l’Ukraine, contre 25 000 dans les zones occupées par les Russes de l’autre côté.

Les inondations ont déjà causé d’importants dommages à la population, aux infrastructures, à la nature et aux animaux. Les conséquences potentielles de la destruction du barrage vont encore augmenter. La baisse du niveau d’eau dans le barrage de Kachowksa à un certain niveau peut signifier une pénurie d’eau pour 200 000 personnes. La mise en place de mines le long de la rivière peut avoir pour conséquence qu’elles soient désormais emportées vers des endroits inattendus. Les matières fécales ou les produits chimiques des usines qui se retrouvent dans l’eau peuvent provoquer des épidémies ou des maladies. La centrale électrique du barrage contenait du pétrole, qui s’est également déversé dans l’eau et de nombreux poissons sont déjà morts à cause de l’eau contaminée. De plus, les habitats d’animaux tels que les oiseaux sont détruits. Les conséquences de la rupture du barrage sont donc multiples et étendues et marqueront malheureusement la région pour longtemps.

Alors que l’UE et les États européens ont déjà promis un soutien d’une valeur de 170 millions, quelque 800 sauveteurs ukrainiens et bénévoles apportent leur aide sur place. Green Cross Switzerland est active depuis 2022 avec des actions d’aide pragmatiques pour la population en Ukraine. Outre l’approvisionnement des personnes touchées en systèmes de traitement de l’eau, par exemple à Kherson ou à Mikolaïev, et d’autres aides, nous avons soutenu les sauveteurs du service d’État pour les situations d’urgence après les inondations du printemps dans le nord de l’Ukraine en leur fournissant un moteur de bateau. Green Cross Switzerland examine actuellement les possibilités de fournir une aide supplémentaire à la population touchée par les inondations dans la région autour du lac de barrage détruit.